Il m' a été donné de lire récemment un article sur ce sujet et je n' ai pu m' empêcher de faire un retour en arrière et de sourire lorsque j' ai lu ces lignes.
Les amateurs actuels parlent de problèmes alors qu' ils sont tellement privilégiés. J' estime que les vrais problèmes sont laissés de côté par les gens trop comblés. En effet, lorsque l' un de nous a envie d' un poisson ou de tout autre chose concernant notre hobby. Il a vraiment l' embarras du choix.
En sortant de chez soi, on grimpe dans sa voiture qui en quelques minutes vous mène à l' un ou l' autre magasin spécialisé où les aquariums d' exposition et de vente regorgent de poissons les plus divers où les rayonnages sont remplis d' appareils de plus en plus sophistiqués.
C' est extrême facilité en tout qui perd les amateurs actuels qui, au moindre petit pépin, bondissent à leur club ou vont s' informer lorsque c' est possible auprès du négociant de la rue voisine. Au temps où se situe ce que je vais vous décrire, tout cela n' existait pas. 1945 ... début du virus ... André Vilain, un ami de toujours, m' invita chez lui où je pus admirer quelques aquariums où il gardait précieusement des Guppys, des Xyphos et un couple de Bettas.
Toute la soirée, la conversation évolua autour des poissons et lorsque j' ai quitté la maison et mes amis, j' étais bel et bien intoxiqué! Dans les jours qui suivirent, j' ai fabriqué un aquarium de 40 litres avec des cornières en fer, du verre à vitre et du mastic ordinaire. Je laissai passer quelques jours et ensuite je remplis le bac d' eau de ville (sans tenir compte de tout ce qui a tant d' importance: température , pH et TH, ces choses plus ou moins barbares m' étaient inconnues). Un bocal en verre contenant de l' ouâte 'me servait de filtre". Il fonctionnait à l' aide d' une pompe à air que je possède encore et qui marche toujours. Le sol était constitué de sable de Rhin lavé et j' avais réussi à trouvé, dans un ruisseau de la région, des pierres mais surtout des plantes aquatiques. IL était prêt et André me passa quelques Guppys pour tester mon bac.
Pas question de vérifier la température et encore moins les qualités de l' eau. Je ne possédais même pas un thermomètre... Heureux Guppys, ils ont tenu le coup! Etait-ce un bon présage?? Voyant que tout marchait bien, au bout d' une quinzaine de jours, j' ai voulu avoir d' autres poissons. André m' accompagna jusqu'au seul magasin existant dans notre région et malheureusement il n' y avait rien! Je devais attendre 8 à 10 jours pour enrichir la population de mon bac... Mais 8 jours c' était bien long. Voyant mon impatience, mon copain décida de me conduire à Charleroi, chez Paulus (qui habitait Marcinelle). Mais il me fallait le matériel nécessaire pour accomplir le voyage avec quelques chances de réussite. Durant les jours suivants, je confectionnerai ce matériel qui actuellement prêterait à rire. J' ai construit une espèce de thermos à l' aide d' un sceau métallique (il n' y avait pas encore tous ces trucs en plastique à ce moment).
Le récipient qui devait contenir les poissons était constitué d' un bocal en verre d' une contenance de 2 litres et entre les deux parois, j' avais bourré de la sciure de bois et des morceaux de journal. Le couvercle extérieur était fait avec un petit coussin dans lequel j' avais introduit des morceaux de journal également et était tenu en place avec des élastiques. J' étais prêt pour l' expédition... Car vous allez vous en rendre compte, c' était une expédition.
Le lendemain, 6 heures du matin, nous étions dans le tram: trois correspondances régulières à plus ou moins une demi-heure d' écart. 11 heures, nous débarquons en face de la gare de Charleroi. A pieds jusque chez Paulus où André était très connu. En effet, il y avait si peu d' amateurs en ce temps-là que celui qui passait deux ou trois fois dans un magasin était considéré comme un bon client., un ami de la maison. Il faut dire que Mr et Mme Paulus étaient d' une gentillesse que l' on ne rencontre plus guère actuellement. On nous servait le café à la cuisine, en hiver, il était très bien accueilli.
On regardait dans les aquariums ce qui pouvait nous convenir. Le patron donnait son accord ou nous faisait comprendre que notre choix n' était pas bon. Nous avons toujours suivi ses précieux conseils, ce à notre plus grande et entière satisfaction. Midi! Un grand bol de soupe nous attendait à la cuisine, ensuite les tartines que nous avions eu soin d' emporter. Rassasiés, nous pouvions entreprendre le voyage de retour.
Avec toutes les précautions possibles, Mr Paulus introduisait nos achats dans leur "prison" et le couvercle une fois en place, il fallait faire vite. Marche à pied vers l' arrêt du tram à 100 mètres. On voyait notre moyen de locomotion filer... Pas de chance! Une demi-heure d' attente! Evidemment, le tram suivant avait 10 à 15 minutes de retard, adieu à nos correspondances. Bien souvent, lorsque nous quittions la place de la gare de Charleroi, il y avait une heure que nous étions sorti du magasin. Même scénario au retour qu' à l' aller! Ne parlons pas des secousses que nous (et nos poissons) devions subir dans des voitures bien souvent rescapées de la guerre et dont les ressorts n 'étaient qu' un très lointain souvenir.
Ne nous étendons pas d' avantage sur les conditions climatiques qui régnaient dans ces voitures: en hiver, le chauffage déficient avait toutes les peines du monde pour maintenir la température au dessus de 0°C. Dans le tram, en attendant les correspondances problématiques, nous enlevions quelques instants le couvercle des prisons thermos pour donner un peu d' air à nos poissons.
En hiver, il est entendu qu' une telle pratique était interdite. 17 heures, nous descendons de notre "express" en ayant battu le record précédemment établi. Bien vite, chacun rentrait chez soi afin de libérer nos petits amis et c' est avec une grande appréhension que nous examinions leur état car bien souvent, il y avait de la casse pendant le "transport" ou au cours des heures suivantes. Amateurs d' aujourd'hui, permettez-moi de sourire lorsque j' entends parler des difficultés de transport ou d' approvisionnement. N'ai-je pas raison??
G. Hupez
En avril 2012, à l'initiative et en compagnie du Dr Gerald Bassleer, auteur de plusieurs ouvrages sur les maladies des poissons d'aquarium ainsi que de plusieurs biologistes, j'ai eu la chance de participer à la découverte d'une partie de l'Amazonie.
Notre groupe était constitué de 24 personnes d'horizons et de cultures différentes (Asie - Amérique du Nord - Europe - Amérique du Sud). Tous les participants étaient des passionnés par la flore et la faune de cette région.
Rendez-vous est pris à Manaus, où nous attendait notre base flottante.
Après avoir pris possession de nos cabines respectives, notre première visite fut pour "Turkys Aquarium", exportateur de poissons à Manaus., où nous avons pu visiter les lieux de stockage des poissons, ainsi que les installations d'emballages et vue de l'expédition vers les différents pays du monde.
Fin de la visite, retour au bateau, et départ vers l'inconnu...